OTTAWA – Le Congrès du travail du Canada trouve déconcertante la décision de la Banque du Canada de ne pas modifier les taux d’intérêt.
« Une réduction de l’écart de 1,75 point de pourcentage qui existe entre le taux du Canada et celui des États-Unis aurait aidé à ramener sur terre le huard qui s’est envolé et, ainsi, sauver des emplois qui seront maintenant perdus », affirme Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.
Georgetti souligne que les déclarations mêmes de la Banque du Canada fournissent toutes les raisons justifiant une réduction des taux d’intérêt. L’inflation est maîtrisée et, en plus, affirme la Banque du Canada, « on ne sait pas précisément dans quelle mesure l’appréciation du dollar canadien tempérera les retombées du raffermissement de la demande mondiale de biens et services canadiens ».
Le Congrès du travail du Canada ne cesse de dire à la Banque du Canada depuis un certain temps que les emplois des secteurs manufacturier et de l’exportation sont vulnérables parce que la valeur du dollar a augmenté de façon trop rapide et exagérée. « Nos syndicats affiliés ont déjà commencé à nous annoncer des fermetures et craignent que ce ne soit que le début. Nous avons perdu 102 000 emplois dans le secteur manufacturier depuis novembre 2002. À l’heure où les derniers chiffres montrent que notre économie roule au ralenti, accusant un rythme de croissance de 1 % à comparer à 8 % aux États-Unis, la décision est mauvaise pour les travailleuses et les travailleurs canadiens », poursuit Georgetti.
« D’ailleurs, pourquoi les Canadiens devraient-ils être en butte à des taux d’intérêt plus élevés que les Américains lorsque notre économie est beaucoup moins performante que la leur? », conclut Georgetti.