C’est la Semaine de la sécurité ferroviaire. Au nom de nos quelque 15 000 membres de l’industrie ferroviaire canadienne, nous rappelons à tous l’importance de rester en sécurité à proximité des trains. Ne vous approchez jamais des voies ferrées, sauf aux passages à niveau désignés, et restez toujours vigilants aux abords des voies. Les trains peuvent passer à tout moment, sont plus silencieux que jamais, et peuvent mettre des kilomètres à s’arrêter complètement.
Cependant, la sécurité ferroviaire ne se résume pas seulement aux actions individuelles ; elle repose également sur les pratiques des entreprises et la surveillance gouvernementale. Cette semaine, vous entendrez des voix insister sur ce que les individus peuvent faire—et bien qu’il soit crucial que les gens évitent de se mettre en danger, nous ne pouvons pas ignorer les problèmes systémiques qui existent.
Depuis des années, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) recommande une surveillance beaucoup plus accrue de l’industrie ferroviaire. Le BST a appelé à une intervention gouvernementale plus rapide lorsque des problèmes de sécurité sont soulevés et a exhorté Transports Canada à s’assurer que les entreprises prennent des mesures correctives plus rapidement.
La fatigue est un autre enjeu important. Les cheminots doivent composer avec des horaires de travail exténuants ; ils sont souvent sur appel 24 heures sur 24, ce qui entraine des problèmes de sommeil et des niveaux élevés d’épuisement. Bien que nous ayons fait des progrès dans ce domaine au fil des ans, tant dans la règlementation fédérale qu’à la table de négos, les entreprises cherchent maintenant à faire reculer nos gains.
Les récents lockouts au CN et au CPKC ont mis en lumière à quel point l’industrie ferroviaire tente d’affaiblir la gestion de la fatigue. Les deux entreprises ont réclamé des concessions qui compromettraient la sécurité ferroviaire. Le gouvernement fédéral, face à la menace d’une interruption de la chaine d’approvisionnement, a imposé un arbitrage obligatoire, violant la Charte et mettant en péril nos acquis.
La sécurité ferroviaire repose sur les choix que nous faisons tous, mais aussi sur les systèmes en place pour protéger tout le monde. Nous devons tenir Ottawa et les compagnies ferroviaires responsables et exiger des politiques qui priorisent les gens plutôt que les profits.
La sécurité est la responsabilité de tous, mais elle commence par des politiques équitables et des conditions de travail sûres pour les travailleurs ferroviaires.