Montréal, 27 janvier 2020 — En réponse aux allégations de dissimulation par le Service de police du Canadien Pacifique (CPPS) lors du déraillement qui s’est produit non loin de la municipalité de Field en Colombie-Britannique, les Teamsters demandent une enquête indépendante de la GRC pour faire la lumière sur cette catastrophe. Le syndicat réitère également sa demande d’abolir les forces de police des transporteurs ferroviaires au gouvernement fédéral.
L’émission The Fifth Estate de la CBC a révélé hier que le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP) a mené sa propre enquête criminelle sur le déraillement par l’intermédiaire de sa force de police d’entreprise, le CPPS.
L’émission présentait une interview d’un ancien officier du CPPS qui affirmait que la société l’avait empêché d’obtenir des comptes rendus de témoins clés, avait dissimulé des preuves et avait ordonné aux officiers de focaliser l’enquête sur les membres d’équipage.
« Trois de nos confrères sont morts dans ce déraillement. Si le CP n’a rien à cacher, il devrait consentir à une enquête indépendante pour le bien des familles et des personnes touchées par cette catastrophe, » a déclaré le président de Teamsters Canada, François Laporte.
« De plus, les forces de police des transporteurs ferroviaires n’ont pas leur place dans le monde moderne. Il est absurde qu’une entreprise puisse mener des enquêtes criminelles sur elle-même. Elles ne se déclareront jamais coupables de quoi que ce soit, a ajouté le leader syndical. Nous demandons une fois de plus au gouvernement du Canada d’abolir toute forme de police privée. »
L’émission de la CBC a également permis de mettre au jour des problèmes de maintenance et d’autres déraillements sur la ligne où la tragédie s’est produite. Après le tragédie, Transports Canada a ordonné à toutes les compagnies de chemin de fer d’utiliser les freins à main lorsque les trains sont arrêtés sur une pente montagneuse après la mise en fonction d’urgence de leurs freins à air.
« Compte tenu de la controverse qui entoure l’enquête criminelle sur cette catastrophe, il est évident que la GRC doit enquêter, à déclaré le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), Lyndon Isaak. Tous les efforts doivent être faits pour découvrir les causes et faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. »
Trois membres de la CFTC sont morts dans ce déraillement. Ils prenaient place à bord d’un train de céréales de deux kilomètres qui s’est mis à dévaler une pente pour finalement tomber à plus de 60 mètres en bas d’un pont après une défaillance de son système de freinage pneumatique. Les victimes sont Dylan Paradis, Andrew Dockrell et Daniel Waldenberger-Bulmer.
Rappelons que cette tragédie est survenue le 4 février 2019.
Teamsters Canada représente près de 125 000 travailleurs au pays, dont plus de 16 000 travailleurs du secteur ferroviaire. La Fraternité internationale des Teamsters, à laquelle Teamsters Canada est affiliée, compte 1,5 million de membres en Amérique du Nord.
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