Labsence de contrats entre les transporteurs et les centres de services scolaires signifie que les services pourraient ne pas être assurés sur des dizaines, voire des centaines de circuits scolaires partout au Québec…

Laval, 16 août 2022 — Le transport scolaire risque fort d’être perturbé cet automne. Des contrats qui n’ont pas encore été signés entre les centres de services scolaires et les transporteurs pourraient priver des dizaines de milliers d’élèves et d’étudiant·es d’un moyen pour se rendre à l’école.

Selon les transporteurs, la raison qui explique cette situation est que l’enveloppe monétaire dédiée au transport scolaire est insuffisante pour faire face aux augmentations considérables de leurs coûts d’opération. Mais ce litige n’est que la pointe de l’iceberg puisqu’un autre enjeu tout aussi grave menace ce secteur d’activité depuis des années.

« Il est de notoriété publique que cette industrie a du mal à recruter et à retenir ses travailleurs et travailleuses parce que les conditions de travail, plus particulièrement les salaires, sont insuffisantes, fait remarquer le président de Teamsters Canada, François Laporte. Il y a donc une pénurie de main-d’œuvre qui s’est installée au fil du temps et qui a été exacerbée par la pandémie. »

Des démissions massives à prévoir?

Bien que le syndicat des Teamsters ait mis en garde le gouvernement et les transporteurs scolaires il y a plusieurs années en ce qui a trait à la difficulté de recruter et de retenir la main-d’œuvre, rien n’a été fait pour faire face à cet enjeu.

Mais le litige entre les centres de services scolaires et les transporteurs est un problème qui risque d’avoir bien des conséquences imprévues.

« Tout porte à croire que le transport scolaire sur des dizaines, voire des centaines de circuits pourraient ne pas être assuré si les contrats ne sont pas signés entre les centres de services scolaires et les transporteurs, ajoute le président de la Section locale 106 des Teamsters, Jean Chartrand. Ce qui veut dire automatiquement que des centaines ou même des milliers de chauffeurs et chauffeuses pourraient se retrouver éventuellement sans emploi. »

Cela pourrait entraîner des démissions massives des salarié·es qui sont, dans la majorité des cas, préretraités ou même retraités. Il faut donc s’attendre à ce que la situation devienne encore plus critique au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

« Recruter et retenir des travailleurs et des travailleuses dans le transport scolaire ne se fait pas en claquant des doigts, analyse Jean Chartrand. Pour y arriver, il faut revaloriser cette profession et augmenter substantiellement les salaires des chauffeurs et chauffeuses. Plusieurs nous demandent des améliorations de leurs conditions de travail de l’ordre de 30%. »

« Par conséquent, le gouvernement doit augmenter de manière substantielle et de façon permanente l’enveloppe monétaire dédiée aux salaires. C’est le seul moyen de sortir de la crise de manière durable. »

En attendant, la situation reste très confuse. C’est la raison pour laquelle la FTQ et ses syndicats affiliés, dont les Teamsters, réclament de toute urgence et pour la 2e fois en moins de 30 jours une rencontre avec le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

« Il est réellement minuit moins une, monsieur le ministre, interpelle Jean Chartrand. Je ne crois pas que le gouvernement veut se retrouver avec un chaos généralisé dans le transport scolaire peu de temps avant les élections provinciales. »

Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de 125 000 membres au Canada. Ils et elles sont affiliés-ées à la Fraternité internationale des Teamsters, dont leffectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.

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