Jeudi 23 juillet – Environ 60 travailleurs de l’usine d’Alstom Canada, à Brampton, en Ontario, se sont officiellement joints à la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada – Division des préposés à l’entretien des voies (CFTC-DPEV). Les travailleurs de l’usine fabriquent des trains de voyageurs pour le transport en commun.

Les travailleurs ont voté en faveur de la syndicalisation dans une proportion de 80 %.

« Je tiens à féliciter nos nouveaux membres pour leur victoire en pleine pandémie, et à les accueillir dans notre grand syndicat », a déclaré le président de Teamsters Canada, François Laporte. « Nous devons maintenant négocier une première convention collective pour régler les problèmes auxquels font face les travailleurs d’Alstom à Brampton. »

« Je salue les travailleurs d’Alstom pour leur courage et leur détermination. Notre syndicat est solidaire avec eux et se battra pour que leurs revendications légitimes soient entendues », a ajouté Craig McInnes, président du Conseil conjoint 52 de Teamsters Ontario. « Nous sommes unis pour protéger, et non pour nuire à quiconque. »

L’iniquité, le non-respect de l’ancienneté, des décisions de gestion arbitraires, des politiques incohérentes et le favoritisme figurent parmi les principales plaintes des travailleurs. 

On déplore par exemple que l’heure du début d’un quart de travail change souvent à la dernière minute, compliquant l’organisation de la vie personnelle; que certains travailleurs embauchés en même temps et affectés aux mêmes tâches ne touchent pas le même salaire; que le salaire de travailleurs d’expérience soit inférieur au salaire de nouveaux employés récemment embauchés. 

On note par ailleurs que les avis de postes vacants ne sont pas systématiquement affichés dans l’usine, permettant ainsi à certains travailleurs d’obtenir, sans égard au principe d’équité, les quarts de travail les plus convoités ou des postes mieux rémunérés.

En plus d’aborder de tels enjeux, les travailleurs de l’usine espèrent également négocier un rehaussement global des taux salariaux et de leurs avantages sociaux, tout en consolidant leur sécurité d’emploi.

Recruter durant une pandémie 

Le recrutement syndical n’est pas simple durant une pandémie. Comme il n’était pas possible de se réunir à l’intérieur, les recruteurs n’ont pu rencontrer un grand nombre de travailleurs à la fois. La distribution de tracts était également hors de question, les recruteurs craignant ainsi de propager le virus.

Pour pallier ces contraintes, des rencontres avec de petits groupes de travailleurs – en respectant les consignes de distanciation – ont eu lieu dans des stationnements pour expliquer aux participants comment appuyer les efforts de syndicalisation auprès de leurs collègues. Les recruteurs ont encadré ces travailleurs au moyen d’appels téléphoniques et de rencontres virtuelles par WhatsApp afin de leur fournir des conseils et du matériel de recrutement électronique.

La Commission des relations de travail de l’Ontario a également dû procéder au vote syndical par un scrutin en ligne et par téléphone, la tenue d’un vote en personne sur les lieux de travail étant trop risquée dans les circonstances.

« Nous sommes ressortis bien bronzés de toutes nos rencontres dans des stationnements avec les travailleurs d’Alstom », a plaisanté Fitos Vritsios, recruteur de Teamsters Canada qui a aidé les travailleurs d’Alstom à se syndiquer. « En tenant le personnel syndical à l’écart des travailleurs, la pandémie nous a forcés à revenir à la base et à mobiliser les travailleurs d’Alstom un à un afin qu’ils militent pour les Teamsters. »

« Le recrutement est au cœur du mouvement syndical et nous sommes très heureux de la façon dont cela s’est déroulé », a déclaré Wade Philips, directeur de la région de l’Est pour la CFTC-DPEV. « Nos membres chez Alstom et les membres de la direction du syndicat auront beaucoup de pain sur la planche dans les prochains mois, mais nous sommes à la hauteur et nous avons très hâte de travailler ensemble maintenant, et pour de nombreuses années à venir. »

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