Montréal, 7 avril 2020 – Malgré de nombreuses communications, envois de lettres et de courriels, les permanents syndicaux de la Section locale 106 des Teamsters constatent que de nombreux établissements privés d’hébergement pour aînés continuent à mettre la vie des résidents et du personnel en danger.
Les syndicalistes reçoivent des dizaines d’appels de membres inquiets tous les jours depuis deux semaines. Les salariés-ées sont inquiets de la mollesse ou de l’absence de mesures prises par les employeurs.
Que ce soit par insouciance, par manque de planification, par incompétence ou par manque de personnel, des CHSLD ou des résidences privées pour aînés ne semblent pas avoir développé tous les réflexes et mis en place toutes les procédures pour face à une pandémie qui a pourtant été déclarée à la mi-mars. Ainsi, près d’un mois plus tard, de nombreuses mesures tardent à être mises en place :
- Certains cadres incitent des travailleurs-euses à venir travailler même lorsqu’ils ressentent des symptômes de grippe
- Il n’y a pas de gardiens de sécurité le jour et la nuit à l’entrée de certains établissements
- Les résidents ne sont pas confinés dans leurs chambres dans certaines résidences
- Lors de décès, les enfants ont accès aux établissements et aux chambres
- Des familles ont accès aux étages et vont porter directement à leurs parents des emplettes
- Les réceptionnistes des résidences sont vulnérables à cause du va-et-vient constant à l’entrée des établissements
- Les chambres des résidents ne sont plus nettoyées depuis trois semaines, avec les conséquences qu’on imagine
- Les communications sont difficiles, voire inexistantes entre les directions locales des établissements et les salariés quant aux cas de COVID-19 parmi les résidents ou le personnel
- Le va-et-vient de travailleurs-euses d’agences et de CLSC décuple la possibilité de transmissions de COVID-19
- Peu de gestes concrets sont posés dans certains établissements pour protéger et rassurer les travailleurs-euses
« Nous avons le devoir et l’obligation d’informer la population que la situation commence à être très sérieuse, s’inquiète le président de Teamsters Canada, François Laporte. Nous devrons très bientôt dénoncer et nommer publiquement les établissements qui ne mettent pas en application toutes les directives du gouvernement ou dont les pratiques laissent à désirer. »
Le syndicat des Teamsters fait donc un appel à tous et toutes, particulièrement au gouvernement, afin de mettre en place des procédures sanitaires encore plus rigoureuses dans les prochains jours.
« Imaginez si 20 ou 25 % du personnel dans un établissement était incapable de travailler parce qu’atteint de la COVID-19, met en garde le leader syndical. Ce serait une catastrophe pour les résidents et la situation ne ferait qu’empirer dans les heures et les jours qui suivent. »
De plus, les Teamsters attendent toujours des réponses des employeurs concernant les primes pour tous les travailleurs-euses, notamment les préposés aux bénéficiaires, le personnel d’entretien et dans les cuisines.
« Ces salariés-ées soutiennent, réconfortent et soignent nos aînés chaque jour, de rappeler François Laporte. Ils méritent donc d’être récompensés tout comme plusieurs autres travailleurs dans de nombreuses industries.
Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de plus de 35 000 travailleurs-euses au Québec dans plusieurs secteurs d’activités. Teamsters Canada et ses 125 000 membres sont affiliés à la Fraternité internationale des Teamsters, dont l’effectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.
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Stéphane Lacroix, directeur des Communications et des Affaires publiques
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