Montréal, 3 octobre 2019 — Le syndicat des Teamsters a appris qu’un dirigeant du Monastère d’Aylmer, résidence privée pour aînés, aurait forcé des personnes âgées à retirer leur chandail sur lequel le slogan « On respecte nos aînés… et ceux qui en prennent soin » que des grévistes leur avaient donné au début de la grève, lundi.

On ignore à quel moment exactement cet incident déplorable est survenu, mais le permanent syndical des Teamsters a immédiatement contacté le service des ressources humaines de l’établissement pour s’en plaindre.

Les quelque 110 membres de la Section locale 106 des Teamsters à la résidence le Monastère sont en grève depuis lundi 10 h. Les principaux points en litige sont les salaires. Les Teamsters exigent un rattrapage avec d’autres établissements dans la région.

« Le conflit risque d’être long et acrimonieux, a mis en garde le président de la Section locale 106 des Teamsters, Jean Chartrand. D’autant plus qu’on sent déjà une hostilité apparaître entre nos membres et les dirigeants de l’établissement depuis l’incident où on aurait forcé des résidents à enlever leur chandail syndical. »

Coïncidence étrange, un des ascenseurs de l’établissement ne fonctionne pas depuis lundi dernier, c’est-à-dire depuis le début de la grève. Par conséquent, les travailleurs et les travailleuses sont contraints de transporter des objets avec eux d’un étage à l’autre. Sans compter le fait que les résidents qui utilisent des déambulateurs sont prisonniers du cinquième.

Cette situation inacceptable a bien entendu été rapportée à la direction de l’établissement.

Par ailleurs, le syndicat a reçu des appuis de plusieurs familles de résidents.

Rencontre de conciliation inutile

Le syndicat des Teamsters a fait des concessions lors de rencontres de conciliation avant que le conflit de travail ne soit déclenché. Une nouvelle réunion devant un conciliateur a été planifiée hier, mais l’employeur est revenu avec exactement les mêmes offres inacceptables qui avaient été officieusement déposées avant le débrayage.

Offres qui avaient d’ailleurs mis le feu aux poudres.

Rappelons que le syndicat des Teamsters a proposé avant même le déclenchement de la grève d’offrir 100 % des services aux résidents et résidentes. Étrangement, l’employeur a refusé.

« Nos membres sont très protecteurs des personnes âgées, ajoute le leader syndical. Ils n’accepteront jamais qu’ils soient intimidés ou que les soins requis ne leur soient pas donnés. Nous allons surveiller de très près ce qui se passe dans l’établissement et allons systématiquement rapporter tout incident aux autorités compétentes. »

L’employeur n’est pas sérieux

D’autres établissements en région offrent des salaires très compétitifs aux travailleurs, notamment la résidence Les Bâtisseurs de Sept-Îles. De fait, les parties ont convenu d’une prime de 3,00 $ de l’heure pour les salariés détenant une attestation en vertu de la loi 90.

« Nous sommes à des kilomètres quelque chose qui pourrait ressembler à une entente avec le Monastère, a rappelé Jean Chartrand. La balle est dans le camp de l’employeur : veut-il, ou non, négocier sérieusement? Veut-il risquer sa réputation auprès des aînés et des travailleurs? Veut-il risquer de perdre une partie de ses salariés et se retrouver dans une situation où il ne pourra satisfaire aux exigences minimales du gouvernement pour opérer son établissement? »

Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de près de 40 000 travailleuses et travailleurs au Québec, dont plus de 1000 dans les résidences pour aînés et les CHSLD. Teamsters Canada est affilié à la Fraternité internationale des Teamsters, dont l’effectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.

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Renseignements et entrevues :

Stéphane Lacroix, directeur des Communications et des Affaires publiques
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