Chaque année à l’occasion de la fête du Travail, les travailleurs des quatre coins de l’Amérique du Nord prennent une pause bien méritée afin de réfléchir aux victoires passées et aux défis auxquels ils devront faire face.

Nous vivons en des temps d’incertitudes. Nous entendons parler chaque jour que les échanges commerciaux ont des conséquences sur l’économie et sur notre existence. Les barrières tarifaires imposées par le président Trump, qui sont fondées sur une compréhension déformée de l’économie nord-américaine, ont déjà provoqué des mises à pied chez confrères et consoeurs qui oeuvrent dans l’industrie sidérurgique. Des centaines, voire des milliers d’autres travailleurs et travailleuses pourraient subir le même sort si le système de gestion de l’offre était abandonné. Il en ira de même pour les Teamsters qui travaillent dans l’industrie des pièces d’auto en Ontario si les négociateurs n’arrivent pas à s’entendre sur un accord équitable.

Ainsi, l’automatisation et l’intelligence artificielle sont des sources d’inquiétudes qui pourraient avoir des conséquences sur l’économie et le gagne-pain de nombreux travailleurs. Plusieurs dirigeants d’entreprises rêvent de remplacer nos camionneurs par des camions sans conducteur, qui est une technologie qui n’a pas fait ses preuves et qui pourrait s’avérer dangereuse. D’autres secteurs d’activité de l’économie pourraient aussi être affectés. Par exemple, les brasseries réduisent la production de bouteilles brunes décapsulables pour les remplacent par des canettes. Par conséquent, nos travailleurs et nos travailleuses qui oeuvrent dans l’industrie brassicole perdent leurs emplois au profit de machines.

Ces défis ne me font néanmoins pas perdre de vue que notre économie est en bonne santé. Les chiffres sur l’emploi sont bons, les exportations augmentent et les entreprises investissent.

De leurs côtés les syndicats continuent à négocier de bonnes conventions collectives. Le mouvement ouvrier recrute de nouveaux membres afin qu’un plus grand nombre de travailleurs obtiennent leur juste part du gâteau. Grâce aux syndicats les salaires sont en progression, tout comme les conditions de travail.

Je m’en voudrais de ne pas vous rappeler à quel point les syndicats améliorent le sort de nombreuses femmes et de nombreux hommes. La fête du Travail prend ses origines dans la grève des membres de la Toronto Typographical Union qui exigeaient en 1872 des journées de travail réduites. À l’époque, le militantisme syndical était illégal au Canada, mais ces travailleurs ont fait preuve de ténacité afin d’obtenir la journée de travail de 9 heures. Ce conflit de travail a incité le premier ministre de l’époque, John A. MacDonald, à légaliser les syndicats et à débarrasser le pays de lois « barbares » en matière de droit du travail.

Les gens hostiles aux syndicats sont convaincus que les grandes batailles en matière de droit des travailleurs sont derrière nous. Ils ne sont pas en mesure de reconnaître que, plus que jamais, les syndicats sont aussi essentiels aujourd’hui qu’ils l’étaient en 1872 alors qu’ils luttaient pour réduire la durée d’une journée de travail.

Sur ce, bonne fête du Travail et bonne rentrée cet automne!