Conférence Ferroviaire de
Teamsters Canada
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Le 1er mai 2010
Sujet : Le  suicide sur les voies ferrées
Chers Confrères; Chères Consoeurs;
Veuillez noter l’article qui suit qui m’a été retransmis par quelques uns de nos membres. Les médias devraient peut-être porter plus d’attention, et fournir plus de renseignements à propos de ce problème; une vie pourrait en être épargnée. La souffrance et le deuil généralement vécus par nos membres pourraient aussi être prévenus.  Si l’occasion se présente, parlez à vos enfants, aux amis de vos enfants, à vos amis et à vos voisins des intrusions non-autorisées sur propriétés des voies ferrées.
En toute solidarité,
Murray Douglas

La mise au point d’une étude sur le phénomène du suicide sur
les voies ferrées
 

Par Terri Theodore à la Presse canadienne
Dernière mise-à-jour : le 1er mai 2010 18h56

VANCOUVER – Au cours de ses 32  années de travail sur le chemin de fer, l’ingénieur Colin Mann a dû se fermer  les  yeux plus d’une douzaine de fois  conscient et malheureux qu’il lui était impossible d’empêcher la destruction imminente d’une personne ou d’un véhicule par sa locomotive.  Neuf de ces accidents ont été mortels.
‘Il n’y absolument rien à faire,  on s’étend au sol, on ferme les yeux et on ne regarde pas’  déclarait avec peu d’émoi Mann lors d’une entrevue.
‘Quelques uns des gars jettent un coup d’œil et d’après moi c’est le problème.  A la dernière minute, la personne les regarde dans les yeux avec les yeux grand ouverts.’
Les recherchistes sur le suicide à l’Université du Québec à Montréal cherchent des histoires comme celles de Mann pour leur étude sur le phénomène du suicide sur les voies ferrées; un phénomène trop horrible et incompréhensible pour la plupart des gens, mais très familier pour tous ceux et toutes celles qui font toute leur carrière  sur les 48,000 kilomètres de rails au Canada.
La lettre des recherchistes aux travailleurs et aux travailleuses déclarait que ‘le but global est le rassemblement de données afin d’améliorer notre compréhension des accidents et des suicides reliés aux chemins de fer et de leur impact.’
Transports Canada finance la recherche en coopération avec les Chemins de fer du Canada, la Division des rails des Teamsters et l’Opération Gare Au Train.  L’aide du Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie de l’Université a été sollicitée pour décortiquer le problème.
‘Nous n’avons pas assez de renseignements sur les suicides pour pouvoir mettre des mesures en place’ déclarait Dan Di Tota,  le directeur national du groupe formé depuis 20 ans pour tenter de réduire les accidents aux passages à niveau et pour empêcher les intrusions non-autorisées sur les propriétés des chemins de fer.
L’Opération Gare Au Train est un partenariat entre le secteur privé et le secteur public entre Transports Canada, les policiers, l’Association des chemins de fer du Canada, le  CN, Via, Go Transit et les Teamsters.
Plus tôt cette semaine, la Semaine de la sécurité ferroviaire, le chef de police du CN a promis qu’il n’y aura aucun compromis possible dans la lutte pour enrayer les accidents, les blessures et les fatalités sur et près des passages à niveau des chemins de fer, des voies et des  propriétés.
Cependant, malgré que peu de renseignements sur le suicide sur les voies ferrées sont disponibles, le traumatisme qu’il provoque pour les équipes qui travaillent sur les trains est très évident.  Mann à l’âge de 64 ans démontre du courage par rapport aux incidents qu’il a dû percevoir.
‘Ainsi va la vie, je suppose’  disait-il en soupirant à domicile en Ontario pendant une entrevue téléphonique.
Il en a oublié la majorité des détails et ne connaît même pas le nombre exact des incidents.
Mais sa mémoire est excellente quand il se rappelle le jour ou un homme était assis en plein centre de la voie et attendait le passage de son train de voyageurs.
Le jour à peine levé, le train de Mann voyageait en direction sud à près de 110km de l’heure et il croyait, avec le conducteur, avoir aperçu un morceau de carton pris entre les voies.
‘C’était lui, assis bien droit.  Nous avons mis signalé par sifflet de locomotive et les deux en même temps nous nous sommes exclamés : Bon Dieu, c’est une personne!’.  Nous avons mis en oeuvre les mesures d’urgence du train, et nous sommes passés directement par-dessus.’
Mann est sûr que c’était un suicide, mais il n’est pas positif que les autres accidents dans lesquels il était impliqué,  l’étaient aussi.
Un mémoire de Transports Canada daté septembre 2007 déclarait qu’une des raisons les plus importantes  des intrusions non-autorisées sur les voies ferrées est le suicide.
 Malgré qu’il est difficile d’obtenir et de prouver les statistiques sur les gens qui se tuent, d’après le mémoire,  50 pour cent de telles fatalités sont bien des suicides.
256 accidents aux passages à niveau et d’intrusions non-autorisées sont survenus l’année dernière à travers le Canada.  Soixante et onze personnes ont perdu la vie et 36 autres ont été gravement blessées.
Di Tota déclare qu’après ces incidents, plusieurs membres des équipes ne retournent pas au travail.
D’après lui ceux qui y retournent doivent passer par-dessus le même endroit à tous les jours et parfois les familles érigent des petits monuments commémoratifs avec des photos de la personne décédée.
‘Ce n’est pas comme s’il (le travailleur) peut prendre un détour,’ déclarait Di Tota.  ‘A chaque fois qu’il passe par le même endroit, il revit l’incident.’
Mann est toujours retourné au travail mais quand son train passait par le même endroit que l’un des incidents, il gardait la main sur les freins juste pour être prêt pour un autre incident, disait-il.
Il gardait toujours un œil sur les gens qui trainaient près des voies, et c’était devenu presqu’un jeu de devinettes pour lui.
‘On sait très bien qu’on va voir des jeunes casse-cous et on se demande :  Bon Dieu, vont-ils finir par s’enlever du chemin?’.
‘On a toujours les nerfs à fleur de peau quand on approche les passages à niveau’.
D’après lui, l’instinct naturel est de s’imaginer les intentions de la personne qui se tient debout le long de la voie.
‘Si on perçoit quelque chose de louche, on met la main sur les freins.’
L’étude sur les décès reliés au trains vient seulement de commencer à évaluer l’ampleur du problème.
Elle va se dérouler en quatre étapes y compris l’évaluation des morts reliés aux voies ferrées, l’analyse de l’impact des accidents et des suicides, la création de contre-mesures, la planification et les essais des contre-mesures et finalement leur mise en place.
Di Tota dit que son groupe espère avoir le rapport final vers la fin de l’année.