Michel Héroux est le président de la Section locale 1999 du syndicat des Teamsters qui représente plusieurs centaines de travailleurs chez le quincaillier Rona et près de 20 000 membres dans plusieurs autres secteurs d’activités au Québec.

L’annonce de la direction de Lowe’s-Rona a quelques semaines du temps des fêtes a été reçue avec surprise par les travailleurs et travailleuses que nous représentons dans plusieurs établissements et au bureau-chef du quincaillier. Heureusement, nous n’avons pas eu à déplorer des pertes d’emplois chez nos membres. Pour d’autres, moins chanceux, ce fut une catastrophe.

Cette restructuration laissera clairement des traces pour un bon moment chez ce fleuron du commerce de détail au Québec et pour l’ensemble de la collectivité qui espérait voir cette entreprise continuer à prospérer. Souvenons-nous que Rona représentait il n’y a pas si longtemps un fleuron de Québec inc.

Les réactions des élus, des chroniqueurs et de la population ne se sont pas fait attendre. Beaucoup d’encre a coulé dans les derniers jours à ce sujet. Certains journalistes avaient prévu ces décisions Lowe’s dès l’acquisition de Rona.

Malheureusement, j’ai lu et entendu des appels au boycottage sur les réseaux sociaux et dans les médias. Cette réaction très humaine ne doit pas nous faire perdre de vue qu’elle n’est pas avantageuse pour les milliers de salariés-ées qui continueront à travailler pour Rona et ses fournisseurs dans les prochains mois et années.

Au Québec, nous sommes fiers de notre identité, de notre langue et de nos manières de faire. Cependant, nous ne devons jamais perdre de vue que punir les milliers de travailleurs et travailleuses de Rona sous prétexte qu’on vient d’y supprimer des emplois est une très mauvaise manière d’exprimer notre mécontentement. Au contraire, cette réaction met en danger le gagne-pain de milliers d’étudiants et d’aînés, mais aussi de gens qui y mènent une belle carrière. Bref, cela m’apparait très injuste.

Il faut continuer à acheter chez Rona, ne serait-ce que par loyauté pour ces hommes et ces femmes, mais aussi pour maintenir en vie des magasins dans plusieurs régions du Québec et pour continuer à encourager les fournisseurs d’ici.