Laval, le 23 avril 2018 — Dans une tentative flagrante de bullying sur ses travailleurs, les dirigeants de la compagnie de transport scolaire gatinoise Autobus Campeau ont fait parvenir un préavis de mise à pied à leurs 100 salarié(e)s affiliés à la Section locale 106 du syndicat des Teamsters. Il semble que la direction du transporteur scolaire croit pouvoir éviter la grève en intimidant ses travailleurs.

« La présente et (sic) pour vous aviser qu’en raison de la possibilité de grève général (sic) illimité (sic) qui touche votre accréditation syndicale, nous sommes dans l’obligation de vous présenter votre préavis de mise-à-pied, » lit-on dans une lettre envoyée aux travailleurs le 18 avril dernier.

Le signataire de la lettre est Jacques Campeau, le propriétaire de la compagnie. Il ajoute qu’en vertu de l’entente négociée avec les commissions scolaires, le contrat d’Autobus Campeau sera résilié après 7 jours de grève.

« Les dirigeants de la compagnie se comportent comme des « bums » dans une cour d’école en tentant d’intimider nos membres, fulmine le président de la Section locale 106 du syndicat des Teamsters. J’ai des petites nouvelles pour eux: on se laissera pas faire. »

Bien qu’il est vrai qu’une commission scolaire puisse mettre fin à un contrat si la grève se prolonge, les travailleurs affiliés à la Section locale 106 des Teamsters sont décidés à dresser des piquets de grève le 30 avril prochain si des progrès ne sont pas enregistrés dans les pourparlers. De plus, l’employeur voudrait retirer aux salarié(e)s des avantages négociés dans la dernière convention collective, notamment en ce qui a trait au temps de préparation et à l’inspection des autobus. Cette décision priverait les travailleurs de 1200 $ par année et pourrait mettre en danger la vie des enfants à bord des autobus. Bref, on est loin d’une entente.

« On se dirige tout droit vers une grève qui aura des impacts sur plus de 5000 élèves des commissions scolaires des Draveurs et des Portages-de-l’Outaouais, ajoute le leader syndical. Les dirigeants Autobus Campeau porteront l’entière responsabilité d’un débrayage le 30 avril prochain s’ils ne négocient pas sérieusement d’ici là. »

Autres lettres de menaces

La direction d’Autobus Campeau a également fait parvenir la même lettre à d’autres salarié(s) qui oeuvrent dans une autre compagnie de transport scolaire appartenant au même propriétaire. Ces travailleurs, aussi affiliés à la Section locale 106 des Teamsters, oeuvrent à Lachute dans les Laurentides. Ils assurent le transport de près de 600 écoliers à la commission scolaire Rivière-du-Nord.

Bien qu’ils aient pris un vote de grève à 100 %, ces travailleurs n’avaient pas l’intention de débrayer pour le moment. La situation pourrait cependant évoluer rapidement étant donné les pressions de l’employeur. Les salaires sont encore une fois au centre des litiges entre les parties.

« La direction d’Autobus Campeau veut imposer des conditions de travail par la force et cela met nos membres en colère, conclut Jean Chartrand. Cette attitude de l’employeur pourrait provoquer d’autres grèves, paralyser bon nombre de commissions scolaires et empêcher des élèves d’aller à l’école, notamment pendant les examens. »

« La balle est dans le camp de l’employeur. À lui de voir s’il veut traiter ses salarié(e)s avec respect, ou pas. »

Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de près de 40 000 travailleuses et travailleurs au Québec, dont plus de 1000 dans le transport scolaire. Teamsters Québec est affilié à Fraternité internationale des Teamsters, dont l’effectif syndical est de 1,4 million de membres en Amérique du Nord.

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