Ce n’est un secret pour personne : plusieurs syndicats, à travers le monde, appuient ouvertement des candidates et des candidats ou des partis politiques. Ces appuis ont essentiellement deux buts : faire du bruit lors d’une campagne électorale et influencer le vote de leurs membres.
Bien que je comprenne d’où viennent ces décisions, surtout lorsqu’il s’agit d’appuyer des candidates et des candidats travaillistes et pro-syndicaux, Teamsters Canada a toujours eu une approche différente.
Pourquoi ? Pour une raison bien simple : la démocratie. À mes yeux, la démocratie est avant tout la liberté de choisir. La beauté de notre système réside dans le fait que chaque électrice et chaque électeur a le droit de voter pour la personne de leur choix.
Bien entendu, nous croyons que certaines candidates et certains candidats proposent de meilleures solutions que d’autres. Cela dit, la démocratie implique que nos membres doivent arriver à cette conclusion par eux-mêmes. Elle reste en santé grâce aux débats, aux discussions ouvertes et à l’échange d’idées. Si je disais à nos membres comment voter, j’aurais l’impression de ruiner ce processus, ou du moins de lui nuire.
Que pouvons-nous faire ?
Même si nous ne donnerons jamais notre appui à un candidat ou à un parti en particulier, notre syndicat a tout de même un rôle à jouer dans l’élection fédérale qui approche. Plutôt que de nous concentrer sur les partis, nous allons nous focaliser sur les enjeux. Notre but est de mettre en avant les enjeux auxquels nos membres feront face et d’analyser ce que les partis politiques proposent pour y répondre.
Pour participer au débat, il faut être bien informé de ce qui se passe, particulièrement à une époque où les partis proposent des solutions bien différentes les unes des autres aux principaux problèmes qui nous concernent.
Je vois donc notre rôle comme celui d’une banque de ressources et d’informations. Je souhaite que Teamsters Canada produise du matériel informatif qui dresse un portrait fidèle des plateformes des principaux partis, particulièrement sur ce qui touche directement les travailleuses et les travailleurs.
Si nos membres ont accès à de l’information claire et exacte sur les options qui s’offrent à eux, ils pourront participer au débat public et échanger avec leur communauté. En fin de compte, chaque membre prendra ce qu’il ou elle croit être la meilleure décision, et voilà l’essence même de la démocratie.
Cette année, pour la première fois, la Fraternité internationale des Teamsters, aux États-Unis, a décidé de ne pas appuyer de candidate ou de candidat dans la présente élection présidentielle. À la place, l’organisation a choisi de mettre en lumière les enjeux auxquels font face les travailleuses et les travailleurs. C’est la même approche que Teamsters Canada adopte depuis sa fondation en 1976.
Encore une fois, Teamsters Canada prendra toujours le parti de la démocratie. Notre rôle est de nous assurer que nos membres aient les outils et les informations nécessaires pour qu’ils et elles puissent prendre les meilleures décisions pour eux-mêmes, leurs familles et leurs communautés.
François Laporte
Président de Teamsters Canada
Vice-président de la Fraternité internationale des Teamsters
Chaque mois, François Laporte, président de Teamsters Canada, commente l’actualité liée au travail et ses enjeux dans une série de chroniques appelée « Ouvrir la voie ». Joignez-vous à lui alors qu’il discute des enjeux touchant les travailleurs canadiens d’un océan à l’autre.
