Le déraillement de Lac-Mégantic survenu il y a trois ans a laissé une trace indélébile dans l’histoire de notre pays. Cette tragédie qui a emporté la vie de 47 personnes et qui a pratiquement détruit le centre-ville de cette belle municipalité de l’Estrie est un rappel douloureux de l’importance de faire de la sécurité dans le transport ferroviaire une priorité absolue.
Les récentes suppressions de postes dans cette industrie m’inquiètent au plus haut point. Pour un, le Canadien Pacifique (CP) mettra à pied ou abolira 500 postes de préposés à l’entretien des voies. Ces travailleurs assurent l’entretien et la réparation des chemins de fer à travers le pays. Il s’agit donc là d’un travail essentiel qu’on aurait tort de sous-estimer.
Que les entreprises fassent des profits est une chose, mais les quelque 12 000 travailleurs que nous représentons dans cette industrie ont le sentiment que l’industrie prend des risques avec la vie des gens. Couper dans l’entretien des voies, ou exiger encore plus de travailleurs qui sont épuisés, est la recette parfaite pour provoquer une autre tragédie.
Comme vous le savez, le syndicat des Teamsters réclame depuis des années que les travailleurs puissent bénéficier d’un repos raisonnable et que Transports Canada embauche des inspecteurs supplémentaires afin de surveiller plus étroitement les activités des transporteurs ferroviaires. La mise en service de nouveaux wagons mieux assemblés et la construction de voies de contournement sont de bonnes idées, mais ils ne sont pas une panacée.
La sécurité de l’industrie ne commence et ne se termine pas avec le déraillement de Lac-Mégantic. Ne perdons pas de vue que, chaque année, il y a des déraillements partout au pays. Dans certains cas, des matières dangereuses ont été déversées, dans d’autres des travailleurs ont été blessés ou ont perdu la vie. Parfois, même les petits incidents sont des symptômes de problèmes encore plus grands…
En terminant, mes pensées vont aujourd’hui aux Méganticois, particulièrement aux parents et amis des gens qui ont péri en 2013. Ils ont terriblement souffert et c’est la raison pour laquelle nous leur devons un réseau ferroviaire où les risques d’accidents sont minimes.
C’est ce que Teamsters Canada s’efforcera de faire au cours des prochains mois et des prochaines années.
François Laporte
Président de Teamsters Canada