Malgré l’embauche de 65 nouveaux salariés, cette semaine, la compagnie Flextronics spécialisée dans le développement et la fabrication de réseaux informatiques à la fine pointe de la technologie a annoncé la fermeture prochaine de l’usine de St-Laurent qui emploie 700 employés.

Les travailleurs et travailleuses de cette usine ont développé une expertise inégalée à travers le Monde dans le design et la personnalisation de prototypes. La compagnie prévoit transférer ces activités au Mexique ou en Pologne.

« Contrairement à ce qu’on affirme dans les médias, les travailleurs mexicains, polonais ou autres n’ont tout simplement pas les compétences pour reprendre le travail qui se faisait à Montréal », estime Serge Bérubé, président de la Section locale 1999 des Teamsters qui représente les 700 employés de Flextronics. « Nortel veut mettre plusieurs entreprises en concurrences les unes avec les autres pour faire baisser les prix du développement des nouveaux prototypes. À terme, cette décision a un impact non seulement sur la qualité des produits, mais également sur les travailleurs montréalais qui, eux, ont les compétences pour faire le travail.»

Un communiqué publié par Flextronics en fin de journée, mardi, laisse entendre que certaines activités transférées dans des usines étrangères pourraient être éventuellement rapatriées à Montréal, mais à l’intérieur du giron de Nortel. Entretemps, on aura inutilement mis 700 employés compétents au chômage. De plus, l’équipementier voudrait réduire de 85 à 55 % le pourcentage des contrats qu’elle passe à Flextronics.

Rappelons que celle-ci a investi 500 000 $ récemment dans une unité de soudure à la vague. Cette unité fabrique des circuits imprimés « custom made » pour ses clients. Deux lignes robotisées ont également été implantées dans l’usine au cours des deux dernières années. Il s’agissait alors d’investissements de 4 M$ pour chacune des deux lignes robotisées.

Le comportement de Nortel s’inscrit dans une tendance lourde observée depuis plusieurs années déjà. En effet, les entreprises exigent plus de compétences, plus de disponibilités et plus d’imagination de la part de leurs employés, mais ne donnent rien en retour ou finissent par fermer leurs portes.

Les travailleurs et travailleuses étaient auparavant employés par Nortel avant que cette division ne soit vendue à Flextronics, une compagnie dont le siège social est à Singapour.

Les corps de métiers représentés par la Section locale 1999 des Teamsters comprennent divers types de techniciens très spécialisés, des employés de bureau, des électromécaniciens, des développeurs et des mécaniciens spécialisés en automate. La moyenne d’ancienneté des employés est de 20 ans.

« Nous allons nous battre avec toutes les ressources à notre disposition pour garder ces emplois à Montréal. Nous sommes persuadés que l’objectif de Nortel est purement et simplement d’économiser quelques dollars à gauche et à droite et démontre un grand mépris des gens qui ont bâti cette entreprise dans ce créneau si spécialisé », termine Bérubé. « Nous allons frapper à toutes les portes et exercer toutes les pressions pour sauvegarder les emplois de nos membres. »

La santé financière de la compagnie Flextronics est bonne. La compagnie terminait un bail dans l’usine où elle est située à l’heure actuelle et cherchait un nouvel immeuble pour déménager ses activités.

Renseignements : Stéphane Lacroix – 514-609-5101