Le point de presse tenu hier par les ministres Bachand et Hamad a déçu les travailleurs et travailleuses de l’usine Crocs de Québec.

« Je m’attendais à mieux de leur part, explique Serge Bérubé, président de la Section locale 1999 qui représente les employés de Crocs. Nous sommes heureux de leur désir de mettre sur pied un comité de reclassement dans les plus brefs délais, mais je m’attendais plutôt à ce qu’ils participent à notre rencontre de mardi prochain (le 22 avril) en ayant pour objectif de sauver l’usine. »

Serge Bérubé estime qu’il est encore trop tôt pour parler du reclassement des employés de Crocs.

Le ministre Bachand, pour sa part, a qualifié de « capitalisme sauvage » la décision de la direction internationale de la société Crocs sise à Denver, au Colorado.

« On ne tue pas un cheval grippé, évoque Stéphane Lacroix, directeur des communications du syndicat des Teamsters. L’usine Crocs de Québec est rentable, productive et profitable. C’est un exemple d’intégration des communautés culturelles en milieu de travail pour la ville de Québec. C’est un symbole de rayonnement international qu’il ne faut pas laisser tomber sans faire les efforts requis. ».

Le syndicat des Teamsters qualifie de navrants les commentaires du maire Lebeaume, de Québec, qui a déjà jeté la serviette dans ce dossier.

« C’est très bien de rebâtir le manège militaire pour projeter une image positive de Québec pour les Fêtes du 400e anniversaire, mais c’est tout aussi important de se battre pour garder des emplois dans sa région, fait valoir M. Lacroix. M. Lebeaume aurait intérêt à imiter le maire de Magog, Marc Poulin, qui a eu la décence de défendre les travailleurs de Quebecor World Magog lorsqu’on a annoncé la fermeture de cette imprimerie. »

Une piste de solution

En janvier dernier, le syndicat des Teamsters a déposé à Industrie Canada un mémoire qui pourrait être une piste de solution pour amoindrir ou empêcher des catastrophes comme celle qui afflige les travailleurs et travailleuses de Crocs à Québec.

Ce mémoire propose la création d’une réserve de 1 %, prélevée à même le montant de la vente d’une entreprise, laquelle serait placée dans un compte bancaire pendant cinq ans et servirait à amoindrir ou à contrer les répercussions négatives d’une fusion ou d’une acquisition.

« La fermeture de l’usine Crocs est un exemple éloquent qui aurait pu être évité si les différents paliers de gouvernement faisaient preuve d’un minimum de vision plutôt que de regarder le train passer, s’insurge le directeur des communications des Teamsters. Le ministre Bachand nous explique qu’on ne peut pas nationaliser des entreprises comme Crocs. Nous n’avons jamais exigé cela de lui ou de quiconque au gouvernement. Toutefois, nous aimerions voir des élus plus proactifs, impliqués et positifs. Leur discours est défaitiste. »

La réunion du 22 avril prochain se tiendra à Québec et réunira des représentants de la direction locale de l’usine, du syndicat des Teamsters et du gouvernement. La rencontre aura pour objectif de trouver des solutions pour relancer l’usine.

Renseignements : Stéphane Lacroix – 514-609-5101