Un billet de Stéphane Lacroix, directeur des Relations publiques du syndicat des Teamsters
J’ai visité le centre-ville de Lac-Mégantic le 24 juillet 2013. J’y ai vu tristesse et désolation, mais aussi, beaucoup de résilience. À l’époque, le syndicat des Teamsters avait remis des fonds à la Croix-Rouge d’abord pour venir en aide à cette belle petite communauté, mais aussi, pour prendre la mesure de la catastrophe et consoler nos concitoyens et concitoyennes frappés par la pire tragédie ferroviaire de l’histoire du Canada, le 6 juillet 2013 à 1 h 14.
On se souviendra que le déraillement d’un train comptant 72 wagons-citernes de pétrole a provoqué des explosions et un incendie qui ont détruit une quarantaine d’édifices dans une zone de 2 km carrés, tuant 47 personnes.
Cinq ans plus tard, le drame de Lac-Mégantic ne cesse de résonner dans l’imaginaire collectif. Cette tragédie, qui a plongé toute une communauté dans la consternation et la tristesse, ne sera jamais oubliée, ni par la population ni par les travailleurs qui oeuvrent dans le transport ferroviaire.
La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, qui représente les intérêts de plus de 10 000 travailleurs et travailleuses dans cette industrie, s’efforce depuis des années de convaincre les élus fédéraux d’attribuer plus de ressources à la surveillance des voies ferrées et des sociétés ferroviaires. Malheureusement, les gouvernements conservateurs et libéraux ont préféré adopter des mesures superficielles comme l’installation de caméras dirigées sur les travailleurs à bord des trains. Pourtant, le Bureau de la sécurité des transports du Canada, le Commissariat à la protection de la vie privée, ainsi que tous les syndicats impliqués de près ou de loin dans cette industrie rejettent l’utilisation de ces dispositifs.
En fait, si le gouvernement veut protéger la santé et la sécurité des travailleurs et de la population efficacement, il ne doit plus permettre aux transporteurs ferroviaires de se surveiller eux-mêmes. Au contraire, Transport Canada doit embaucher des ressources suffisantes afin de mener les inspections requises et de faire respecter les lois existantes.
Outre le terrible drame humain, s’il y a une chose que nous devrions retenir de Lac-Mégantic cinq ans plus tard, c’est que la sécurité sur les chemins de fer ne doit pas être laissée entre les mains d’intérêts corporatifs. Nous le devons aux victimes, à leurs familles, aux travailleurs et aux travailleuses de l’industrie, ainsi qu’à l’ensemble de la population canadienne.
En ce qui concerne le syndicat des Teamsters, nous allons continuer à oeuvrer dans ce sens aussi longtemps qu’il le faudra.