Chers Confrères; Chères Consoeurs :

Alors que la saison de travail du PE&V achève, il y a énormément de pression sur nous pour augmenter la productivité avant l’assaut de l’hiver.

Nous avons connu cette année un grand remue-ménage à la direction du département du PE&V au CP.  Il semble que ces modifications auraient entraîné des changements encore plus importants par rapport aux problèmes de sécurité et la manière dont ils vont être gérés dorénavant.

L’impression générale est qu’ils ne travaillent plus avec nous pour assurer un milieu de travail sécuritaire.  Au contraire, ils semblent soit nous repousser intentionnellement ou bien travailler carrément contre nous.

Nous avons sous la main des rapports sur un superviseur qui est délibérément et de façon flagrante, en violation des règles cardinales et des bonnes pratiques.  Ces plaintes ont été rapportées à la compagnie pour nous permettre de travailler conjointement, mais il est maintenant évident qu’ils étaient plus intéressés à dévier que d’effectuer des actions correctives.

Plusieurs membres qui ont observé le gérant en question marcher entre les wagons de ballast sur les mâchoires d’attelage nous ont rapporté par écrit ces violations des règles cardinales.  Ils l’ont aussi vu  grimper sur les wagons de ballast pour tenter de casser les roches congelées avec ses pieds et une pince à riper.  Trois ou quatre contraventions manifestes nous viennent immédiatement à l’esprit.  De plus, la compagnie était inquiète parce qu’une photo des ces incidents semblait circuler et elle était possiblement entre les mains du Syndicat.   Certains superviseurs ont alors commencé à proliférer des menaces de congédiement pour tenter d’empêcher les employés de prendre des photos.  Même si la photo qui les troublait semblait prouver une infraction très grave aux règlements, ils étaient plus motivés à supprimer les preuves que de suivre leurs propres règlements et politiques.

De plus, ces incidents survenus la nuit étaient mal éclairés; les employés n’avaient que le faisceau des lampes de poches pour déverser le ballast.  L’infraction à la politique du travail de nuit a permis à ce gérant non seulement de mettre sa vie en péril mais aussi celle de nos membres.  Ceci est inexcusable.  Les nouveaux cadres du PVE ne sont peut-être pas d’accord, mais cela ne change rien aux faits … et ils restent inexcusables.

Fred Green déclare que vous pouvez être congédiés pour l’emploi de votre téléphone cellulaire au travail.  Que pensez-vous qu’ils vont faire à un gérant qui est en infraction à un de leurs règlements sur la sécurité les plus importants et qui risque sa vie et qui met en péril celles des autres?  Vont-ils lui offrir une promotion?  Nous savons déjà ce qu’ils feraient s’il s’agissait d’un employé syndiqué, nous sommes déjà passés par là à de maintes reprises.

Je ne peux qu’exprimer encore une fois à quel point ils est important de se servir de votre droit de refuser un travail qui n’est pas sécuritaire relatif à la section 2 du Code canadien du travail.  Votre vie n’a pas une valeur égale à leur capacité de production.  Quand les gérants agissent de cette manière, il est tout à fait évident que votre sécurité est beaucoup trop importante pour la laisser entre leur mains.

Nous avons vu des VRC qui n’ont pas été rapportées par les superviseurs qui y ont pris part et un directeur de CFTRCDPEV ou moi-même avons été obligés d’y porter à l’attention de la compagnie :   La direction semblait investir plus de temps à vouloir découvrir ceux qui avaient porté plainte au Syndicat que d’essayer de régler le problème.

Nous savons qu’il s’est produit un incident qui a été catégorisé à l’origine comme une VRC mais qui a été modifié pour éviter qu’il ne se retrouve parmi les statistiques publiées.

Une collision est survenue entre deux machines plus tôt au courant de l’année en CB.  Étant donné que toutes les collisions sur les voies (sauf celles qui sont causées par des défauts mécaniques) sont automatiquement classifiées comme des VRC, elle l’a été aussi.  Cependant, suite aux changements à la direction, on me dit que cet incident n’était théoriquement pas une ‘collision’ parce que les deux machines ne sont pas effectivement entrées en contact l’une avec l’autre.  Pourquoi?  Un employé était pris entre elles.  Cet incident lui a coûté au dessus d’une centaine de points de suture et des mois hors de travail.  Son corps a servi de buttoir entre les deux machines.  Ils ont donc décidé de changer la classification de la VRC.  Je ne me moque pas de vous.  C’est exactement ce qu’ils ont fait pour tenter de minimiser les taux des statistiques.

Malgré les manœuvres de réinterprétation des taux pour 2010, au courant de cinq dernières années, cette année en connu le plus de VRC. Et chacune de ces VRC a le potentiel de causer des blessures graves et des morts.  Nous devons affronter ces dangers si nous tenons à les éliminer.  Les mensonges n’aident pas du tout mais des communications honnêtes et des formations détaillées et complètes vont certainement aider.

Au courant des dernières années je pensais réellement que nous avions réussi à maîtriser la coopération avec la compagnie par rapport aux problèmes de la sécurité personnelle, tout au moins au PE&V.  Cependant, je crains aujourd’hui que nous prenons un mauvais tournant à cause de l’attitude que démontre la nouvelle direction.

Il y a quelques semaines j’ai participé aux funérailles d’un employé nommé Rob Hackett qui a travaillé pendant 25 ans au CP pour le département du PEV et qui a perdu la vie en revenant du travail.   Aucun représentant de la compagnie n’était présent aux services.  S’ils s’étaient présentés ils auraient vu la dévastation que causent ces circonstances aux familles.  Ils auraient peut-être été encouragés à mettre plus d’efforts pour assurer un engagement permettant à tous les employés revenir à la maison en toute sécurité.  Ils auraient peut-être été prêts à faire n’importe quoi, même travailler AVEC leurs employés et l’équipe de négociation pour essayer de créer des milieux de travail autant que possible les plus sécuritaires.  Mais il n’y étaient pas, alors on ne le saura jamais.

Pour le bien de votre famille, de vos amis et pour vous-mêmes, continuez de veiller à votre sécurité au travail.  Ne vous laissez pas contraindre à travailler dans un environnement qui n’est pas sécuritaire.  Ne laissez jamais le mauvais exemple d’un autre vous encourager à mettre votre vie en danger.  Si vous avez le moindre doute, vous devez toujours prendre les mesures sécuritaires.  Pour moi, vous n’êtes pas une statistique et vous ne le serez jamais.

Continuez de veiller à votre sécurité, demeurez forts et restez unis.

Bill Brehl
Président
CFTC DPEV